Comment réagir face à la critique ?

Durant une discussion familiale, je me suis rendu compte que j’ai beaucoup de difficultés à bien réagir lorsque que mes enfants me font des reproches et bien que ma tête sache qu’ils n’ont pas toujours raison, j’ai tendance à le prendre beaucoup trop personnellement. Je peux être d’accord que le repas n’est pas toujours à leur goût, cependant je me sens accusée et réagit trop promptement lorsqu’ils supposent que je suis injuste dans mes choix de conséquences à leur égard (comme le retrait d’un temps d’écran). Pourquoi est-ce que je réagis ainsi ? Est-ce mon désir de leur plaire ? Mon désir de réussir à les rendre heureux ? Peu importe ma motivation, je me rends compte que je dois réfléchir et trouver une meilleure réaction, car il est certain que la critique, celle de mes enfants ou celle de mes proches, ne cessera pas…

Peut-être que, comme moi, vous avez l’impression d’être plus souvent critiqués qu’encouragés… La critique peut sembler injuste. Elle peut devenir très lourde à accepter. Comment porter du fruit devant une accusation qui ne semble pas fondée ?

La défense

Mon premier réflexe est souvent de me défendre. Rapidement je veux démontrer que je ne suis pas celle qui est accusée, je suis meilleure que ça. Je prouve que mes choix, mes décisions, qui sont maintenant objets de plaintes, avaient raison d’être. Je veux prouver que je suis réfléchie. Que je ne mérite pas la condamnation.

Mes oreilles, et surtout mon cœur, sont complètement fermés. Parce que je me sens déjà si imparfaite, je ne veux pas entendre cette critique ! Puis, par sa parole, Dieu me rappelle : « par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de n’avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes… » (Rm 12.3). Je fais partie d’un corps et parfois j’ai besoin d’être reprise, parfois je suis dans l’erreur, parfois je dois être enseignée…

L’auto-mépris

Malheureusement, au lieu d’adopter une meilleure attitude, j’opte pour l’opposé. Lorsque je réussis à abandonner la route de l’auto-défense, je fonce les yeux fermés sur son contraire qui est tout autant néfaste : l’auto-mépris.

Je me sens profondément découragée d’avoir encore chuté, de ne pas avoir réussi à changer. Je me dégoute moi-même et me rabaisse. De toute manière c’est toujours de ma faute, je n’arriverai jamais à changer, je suis marquée par un cœur rebelle qui répète toujours les mêmes fautes.

Je n’arriverai jamais à changer, je suis marquée par un cœur rebelle qui répète toujours les mêmes fautes.

Heureusement, Dieu par son Esprit me rappelle que « celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la poursuivra jusqu’à son terme, jusqu’au jour de Jésus-Christ. » (Ph 1.6) Ce n’est pas en moi-même que je dois regarder, mais à lui. Il m’a choisie « alors que nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. » (Rm 5.8)

L’opinion que j’ai de moi-même compte pour très peu finalement. Je ne peux me défendre car je n’en ai pas les moyens, mais je ne peux non plus me condamner. C’est Dieu le juste juge devant qui je me tiens. Et bien que j’étais pervertie, égarée (Rm 3.12) il a choisi de me pardonner (Ep 1.7).

« Pour ma part, il m’importe très peu d’être jugée par vous ou par un tribunal humain. Bien plus, je ne me juge pas non plus moi-même. Ma conscience, il est vrai, ne me reproche rien, mais ce n’est pas pour autant que je peux être considéré comme juste. Celui qui me juge, c’est le Seigneur. » (1 Co 4.3-4)

Mais alors comment bien réagir ?

Voici 4 principes que j’essaye de me remémorer :

La différence entre s’excuser et demander pardon

Premièrement, définissons le péché : tout ce qui manque la cible de la perfection de Dieu soit en parole, en action, en pensée, etc.

Ceci indique que bien plus de domaines que je ne veux l’admettre correspondent à des manquements de ma part. Ceci dit, il y a quand même une distinction entre un péché conscient et volontaire ou inconscient et involontaire. Celle-ci est démontrée par la différence entre les conséquences selon le degré de participation volontaire (Dt 22.23-29).

Lorsque je suis reprise, exhortée, je me dois d’analyser à la lumière de la parole si je suis belle et bien coupable de ladite faute. Je me dois de sonder mon cœur dans la présence de Dieu (Ps 139.23-24). Si Dieu met en lumière une nouvelle racine de péché, je dois me repentir. Si je réalise que j’ai volontairement fait le mal, je dois me repentir. Si cependant, la critique est au niveau d’une préférence, je devrais m’excuser.

Voici un exemple : John est nouvellement marié. Ses parents ont toujours eu l’habitude de se coucher en même temps et ainsi prier et lire leur Bible ensemble. Son épouse, sans être au courant, organise sa soirée indépendamment du plan de John qui doit se lever très tôt pour le travail. Celui-ci finit par la reprendre sèchement. A-t-elle péché ? Ou a-t-elle simplement agit sans connaître une préférence. Elle ne devrait pas demander pardon, mais certainement qu’elle peut s’excuser. Ce n’était pas consciemment qu’elle déplaisait à un désir de son mari (et non un besoin).

Lorsque bibliquement je suis coupable

Je ne peux juger de ma vie selon les ressentis des personnes qui m’entourent.

Si cependant, ce qui m’est reproché est en effet un domaine dans lequel j’ai de la difficulté à plaire à Dieu, je dois de me repentir, devant Dieu premièrement (Ps 51.4). La demande de pardon ne changera pas mon état devant Lui, mais démontrera ma compréhension et réitèrera mon désir de Le glorifier par ma vie. L’avouer à la personne concernée permet une réconciliation, retire le mur souffrant causé par mon péché. Cependant, il ne change pas ma position en Christ.

Si j’ai placé ma confiance en Christ pour le salut de mon âme, il n’y a plus de condamnation (Rm 8.1). Personne, ni moi-même, ne devrait me convaincre d’autre chose. « …rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » (Rm 8.39)

Je peux retourner à Christ avec l’assurance d’être reçue, l’assurance qu’il m’a pardonnée, l’assurance que je suis jugée non-coupable. Aucune étiquette, aucun verdict ne peut contredire cela.

Lorsque bibliquement je crois être non-coupable

Je dois revenir à la même vérité mentionnée dans les paragraphes précédent ! Je ne peux juger de ma vie selon les ressentis des personnes qui m’entourent. Je ne peux non plus établir ma justice, mon innocence ou ma culpabilité sur les critiques de mes proches. Parfois, ils seront blessés, parfois je n’arriverais pas à répondre à leurs désirs, mais celui qui connaît tout c’est Dieu, et c’est lui qui me juge. Jérémie nous le rappelle ainsi : « Mais l’Éternel, le maître de l’univers, est un juste juge qui examine les reins et les cœurs… » (Jr 11.20)

Même Christ, qui était parfait, a rendu des interlocuteurs tristes… Je ne peux juger de mon cœur selon les réactions des personnes qui m’entourent, bien que celles-ci peuvent parfois servir d’indications.

Demeurer enseignable

Parfois les autres et moi-même devrons, par amour, couvrir une multitude de fautes (1Pi 4.8). Cependant, Dieu me demande aussi de reprendre et je serai moi-même reprise. Je dois passer outre la manière dont les commentaires me sont faits et réussir à goûter à la bonté de Dieu qui veut modeler ma vie à sa ressemblance. Il est bon d’être repris puisque mon but ultime est de glorifier Dieu. J’ai besoin du regard des autres pour réussir à ne pas m’endurcir dans le péché (He 3.13).

Donc, lorsque la critique semble sonner à la porte de mon cœur, je dois, par la grâce de Dieu, prendre du recul et analyser si Dieu utilise le tout pour mon bien et réfléchir à comment bien y réagir.

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