Lorsque nous prions, nous terminons le plus souvent nos prières en disant « au nom de Jésus » (Jean 16.23). C’est notre habitude. J’ai entendu récemment un chant qui répète en boucle une phrase qui parle d’aimer le nom de Jésus. Si nous disons quelque chose de manière répétitive, est-ce que cela finit par perdre son sens ? On trouve dans le Psaume 23 l’expression « à cause de son nom ». Lorsque vous la lisez, est-ce que vous vous y arrêtez ou est-ce que vous le survolez ? Une expression comme « au nom de Jésus » est trop chargée de sens pour être prononcée sans que l’on soit conscient de ce que l’on dit.
Il y a des exceptions. Certaines personnes savent ce que signifie cette expression. Dans les cultures aux racines anciennes, comme les nombreuses cultures en Inde, « au nom de Jésus » est le moment décisif de la prière. C’est le point culminant. Tous les auditeurs l’attendent. Si vous n’en tenez pas compte, c’est comme si vous vous identifiez à d’autres dieux. Mais pour la plupart d’entre nous, l’expression « au nom de » n’est pas dans notre langage quotidien. Nous devons donc nous efforcer d’en saisir l’impact.
Une expression comme « au nom de Jésus » est trop chargée de sens pour être prononcée sans que l’on soit conscient de ce que l’on dit.
Israël a d’abord connu le Seigneur en tant que Dieu, ce qui se rapproche de notre compréhension d’un nom de famille, comme Monsieur Dieu, ou, plus précisément, LE Monsieur Dieu. Les choses deviennent plus personnelles au moment du buisson ardent, lorsque Dieu se révèle à Moïse sous le nom de Yahweh (Exode 3.14-15). Après cette introduction, le nom est complété par tous les récits de l’Ancien Testament et, à un moment donné, par une description concise.
« Et l’Éternel passa devant lui, et s’écria: L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché. » (Exode 34.6-7)
Le nom de quelqu’un évoque une personne unique qui se distingue des autres. Le nom de ma femme, Sheri, est comme un coffre au trésor qui se remplit chaque jour davantage. La connaissant depuis plus de quarante ans, le coffre déborde et, à chaque nouvel aperçu, la richesse s’accroît. En fait, son nom est beau parce que qui elle est, sa personne, est belle. Et lorsque je lis son nom à haute voix, je ralentis, peut-être imperceptiblement pour ceux qui l’entendent, parce que ce nom a tellement de sens pour moi.
Un nom se remplit par augmentations successives. Au début d’une relation, on y ajoute beaucoup à la fois; avec le temps, les ajouts se réduisent. Mais Yahweh Dieu a choisi une autre trajectoire. Son nom est en effet bien rempli à la fin des cinq livres de Moïse, suivi de variations modestes construites sur le fondement de l’amour fidèle, de la patience et du pardon. Puis vient l’émergence de la révélation de sa personne lorsqu’il se manifeste en Jésus. Dieu le serviteur, Dieu l’agneau, Dieu le temple et tout ce qui s’y trouve, Dieu des humiliés et des rejetés, le Roi éternel et le grand Prêtre qui a accompli toutes les promesses en lui.
Son nom est désormais bien rempli :
Nous « bénissons son saint nom » (Psaumes 103.1) ou « chantons les louanges de son nom [Jésus] » (Psaumes 7.18). Cela signifie que nous nous arrêtons et nous souvenons de la manière dont les Écritures ont rempli son nom. Peut-être nous accrochons-nous à une histoire le concernant, comme sa compassion pour la femme qui avait perdu son mari et son fils, et sa puissance qui a ressuscité le fils d’entre les morts (Luc 7.12-15). Puis nous y réagissons – comment rester silencieux face à une telle personne ? – et nous prononçons publiquement de bonnes paroles à propos de lui et à
Quand on fait partie de « ceux qui aiment son nom » (Psaumes 5.12), c’est lui que l’on aime. Le nom n’a rien de magique en soi, et le nom de Jésus est porté par beaucoup de personnes. Mais ce Jésus-là se distingue de toute l’humanité. Ce nom est rempli de la façon dont il nous a aimés en premier, même lorsque nous l’avons rejeté.
Lorsque vous demandez quoi que ce soit au Père, vous priez au nom de Jésus. Cela signifie que vous avez intérêt à bien connaître Jésus, car vous voulez prier ce qu’il désire.
Nous avons « foi en son nom », c’est-à-dire que nous plaçons notre confiance en lui seul. Il n’y a pas de vie en dehors de sa personne. Bien des personnes ont aimé leur prochain d’un amour sacrificiel, mais seul son amour sacrificiel, qui est allé jusqu’à mourir à notre place, a pu vaincre la mort et nous réconcilier avec Dieu pour toujours.
« Il me conduit dans le sentier de la justice à cause de son nom » (Psaumes 23.3), c’est-à-dire à cause de sa réputation. Par cette expression, le psaume passe de l’ode à la vie de repos pour les brebis, au berger lui-même. Il s’agit de Jésus, qui porte également le nom de Fidèle et Véritable (Apocalypse 19.11). Observez-le. Il n’abandonnera pas ses brebis égarées. Il les conduira sur le bon chemin et sera toujours près d’elles. Il l’a promis. Il joue toute sa réputation sur sa fidélité à cette promesse.
Lorsque vous demandez quoi que ce soit au Père, vous priez au nom de Jésus (Jean 16.23). Cela signifie que vous avez intérêt à bien connaître Jésus, car vous voulez prier ce qu’il désire. Cela signifie également que vous ne vous adressez pas au Père par l’intermédiaire d’un médiateur humain, mais par l’intermédiaire du Fils. Vous plaisez au Père en venant à lui par le Fils (Hébreux 7.25). Le Fils a assuré votre place auprès du Père et, par Jésus, vous vous adressez librement à lui.
Le nom est alors placé sur votre front (Apocalypse 22.4). Lorsque vous avez foi dans le nom, vous recevez le nom. Il fait partie de vos identités parfois oubliées. Il signifie que vous vivez sous sa protection. Vous lui appartenez. Comme si cela ne suffisait pas, « Vois ! », dit Jésus. Regardez bien. « Je t’ai gravée sur mes mains » (Ésaïe 49.16). Son nom est sur vous, et votre nom est sur ses mains.
Cherchez ce nom dans les Écritures. Pensez à la manière dont vous l’utilisez lorsque vous priez. Que cela vous conduise à vous arrêter pour le contempler.
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